La physique quantique, entre
autres choses, a mis en évidence deux phénomènes intéressants concernant les
particules élémentaires.
Le premier, c’est qu’avant toute
mesure, un photon, un électron, est dans un état de superposition. Il
n’est pas localisable, par exemple, capable de passer en même temps par les
deux fentes de Young d’un écran placé devant lui et de reproduire, derrière cet
écran, les franges d’interférence que feraient les deux ondes nées de la
rencontre d’une onde initiale avec les deux fentes (Voir Chapitre 1).
Le deuxième, c’est l’intrication
qui fait que deux particules, deux
photons par exemple, émis au même moment par une même source restent liés,
corrélés, quelque soit la distance qui
les sépare, de telle sorte que toute mesure effectuée sur l’un d’entre eux est
immédiatement « connue » du second.
C’est à partir de ces deux
propriétés de la matière quantique qu’est entrain de naître l’internet
quantique.
1. L’objectif, c’est une
transmission sûre de l’information. La sécurité.
Pour y parvenir, il faut une première chose : être
assuré qu’on n’est pas espionné ou du moins trouver le moyen de savoir si on
l’est.
Pour cela, c’est la superposition qu’on va
exploiter. Deux interlocuteurs vont échanger des qbits (au lieu qu’on
échange, dans l’informatique « classique » des bits
d’information. Le bit classique est soit dans l’état 0 soit dans l’état
1. Le bit quantique (celui des ordinateurs quantiques actuellement à l’étude)
est dans une superposition d’états (une infinité) telle que il ne prend la
valeur 1 ou 0 que dans le cadre d’une interaction (une mesure par exemple) qui le réduit à une valeur ou une autre.
Or, on sait que la superposition
ne tient que tant qu’aucune interaction avec autre chose (par exemple une
mesure) n’a lieu. Faute de quoi, il y a réduction à un seul état :
0 ou 1, pour le qbit (si on place un compteur près d’une fente de Young, alors
le photon ne passera plus par les deux fentes à la fois mais par une seule). Si
donc la communication est espionnée, le qbit est réduit à un simple bit
et le récepteur du message qui attendait une superposition saura que le message
a été intercepté.
2. La deuxième chose, c’est
d’éviter qu’on puisse être espionné. Faire en sorte que la clé de
chiffrement du message ne puisse être livrée qu’aux seuls communicants
habilités. Pour cela, on va utiliser l’intrication. Le principe :
deux qbits émis simultanément par une même source et envoyés, l’un à l’émetteur
de messages l’autre au récepteur. Comme ces qbits sont intriqués, la réduction
de l’un (sa lecture par l’émetteur) provoque instantanément celle de
l’autre (pour le récepteur) sans qu’il y ait eu de transfert de l’un à
l’autre (donc sans qu’aucun espionnage
ait pu intervenir). C’est la caractéristique fondamentale de
l’intrication que les deux éléments soient corrélés de telle sorte que si un
qbit adopte, par exemple, la valeur 1, l’autre adoptera la valeur 0 et que ce
changement sera instantané, alors que s’il y avait communication de l’un à
l’autre, elle se ferait au mieux à la vitesse de la lumière c’est-à-dire plus
lentement.
Il devient envisageable, alors,
d’envoyer sans que les deux communicants interfèrent encore, la clé de
chiffrement à l’un et à l’autre de sorte que leurs échanges futurs soient
parfaitement sécurisés.
3. La troisième chose est de parvenir à transmettre des données quantiques sur de longues distances. Les données "ordinaires" sont transmises au moyen de répéteurs qui reprennent les données pour les renvoient amplifiées. Or, on vient de le voir, dès que les données quantiques sont lues, elles cessent d'être quantiques (phénomène de la décohérence).
La Chine vient de réaliser (en
2017) la téléportation de photons depuis l’espace sur une distance record (on
savait le faire jusque là sur un parcours d’une centaine de kilomètres
seulement). Deux photons intriqués, envoyés par le satellite Mozi, situé en
orbite basse à 500 km de la Terre, sont arrivés en deux points séparés de 1200
km.
Naturellement beaucoup de travail reste à faire pour sécuriser le réseau
internet et les communications qui s’y effectuent.
La communication quantique est désormais au programme de l'Union européenne sous le nom de projet OPENQKD. Un réseau sécurisé de communication quantique devrait être opérationnel d'ici 2028. Le transport des photons se fera par fibre optique, sur de courtes distances, puisqu'il n'est pas question d'amplifier ou d'intervenir de quelque façon que ce soit sur un état quantique sans le réduire à l'une seulement de ses possibilités, par satellite, et là, tout reste à faire.
La communication quantique est désormais au programme de l'Union européenne sous le nom de projet OPENQKD. Un réseau sécurisé de communication quantique devrait être opérationnel d'ici 2028. Le transport des photons se fera par fibre optique, sur de courtes distances, puisqu'il n'est pas question d'amplifier ou d'intervenir de quelque façon que ce soit sur un état quantique sans le réduire à l'une seulement de ses possibilités, par satellite, et là, tout reste à faire.
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