L’antimatière
1.La matière est faite de protons, de neutrons et
d’électrons.
Il existe d’autres particules : neutrinos, photons,
muons …
Ces particules de matière interagissent entre elles. Ces
interactions sont décrites par la mécanique quantique des champs.
Pour résoudre des incohérences de cette théorie, Dirac est contraint d’introduire l’existence (théorique, mathématique) d’une nouvelle particule : le positon. Elle est découverte en 1932.
On a ensuite découvert que toutes
particules ont leur anti-particule (le photon étant le seule à être sa propre
anti-particule).
Les mêmes lois s’appliquent à
l’antimatière : un positon peut s’associer avec un anti-proton et un
anti-neutron pour former un anti-atome d’hydrogène.
2. L’antimatière est partout. Une
des sources principales est la radioactivité. Les rayons cosmiques
sont des particules (protons) à haute énergie
qui, lorsqu’elles heurtent l’atmosphère, se désintègrent donnant
naissance à des particules et des anti-particules : positons, antiprotons.
Les éruptions solaires aussi peuvent produire des paires électron-positon.
3. L’antimatière est utilisée
dans l’imagerie médicale, dans la Tomographie par émission de Positrons (PET
scans). On ingère un traceur, des atomes radioactifs (enfermés dans des
molécules de glucose qui ne peuvent aller que sur certains sites, grands
consommateurs de glucose, qu’on veut explorer), capables d’émettre des positons.
Ceux-ci se désintègrent à la rencontre d’électrons, émettant deux photons g qui traversent l’enveloppe corporelle et
sont détectés par l’appareil. On peut ainsi localiser précisément la concentration
du traceur en tel ou tel endroit de l’organe considéré. On étudie ainsi les
activités du métabolisme des cellules
4. Les supernovae
produisent des éléments radioactifs qui, en se désintégrant, produisent de
l’antimatière. Les rayons cosmiques, accélérés par les ondes de choc,
pouvant atteindre une énergie de 10 milliards de GeV, sont des protons dont la
désintégration donne, entre autres, des positons, etc. Le centre de notre
galaxie est rempli d’aluminium 26, radioactif dont la désintégration produit
des positons, dont on peut voir la raie d’annihilation.
Plus avant encore, les noyaux
eux-mêmes ne peuvent se former. Et encore avant des paires de
nucléons-antinucléons pouvaient se former.
L’univers primordial devait
contenir un petit excès de matière (1 pour 1 milliard) qui a survécu à
l’annihilation de la matière et de l’antimatière originelles.
Pour qu’il en soit ainsi, si on
part d’un univers symétrique : autant de matière que d’antimatière), il
faut remplir trois conditions (les conditions de Sakharov) : 1) la violation
du nombre baryonique B (les réactions elles-mêmes doivent créer un excès de
matière) ; 2) la violation des symétries C et CP (les réactions
miroirs dont l’une produit un certain rapport entre quantité de matière et
quantité de matière d’antimatière et l’autre le rapport inverse, ne doivent pas
être symétriques) ; 3) l’équilibre thermodynamique doit être
rompu.
Ces trois conditions sont en
effet observées dans notre univers, mais à un niveau trop faible
pour être opératoires (expliquer le 1 par 1 milliard).
Par exemple, en 1964, Cronin et
Fitch découvrent que la particule méson K0 ne respecte pas la
symétrie CP. Ce méson est composé d’un kaon neutre (lui même fait d’un quark u
et d’un antiquark strange) et d’un antikaon (fait d’un antiquark d et d’un
quark strange). L’antikaon ks, de courte vie, se désintègre plus
vite que le kaon en deux pions (+ et -). On observe deux états du K neutre
qui se désintègrent avec des durées différentes : la kaon ks, de longue vie (600 fois plus
longue) se désintègre généralement en trois pions (neutres) et rarement
en deux. Même si ces exceptions sont peu fréquentes (0,2% environ), elle met en
évidence une brisure de symétrie qui pourrait expliquer l’asymétrie
matière/antimatière qui caractérise notre univers.
Remarques :
La symétrie C est une symétrie
de charge qui a lieu lorsqu’une particule est transformée en son
antiparticule avec, donc, conservation de la charge, le signe seulement étant
changé. Autrement dit, la forme des équations décrivant les deux particules
reste invariante. Ou encore : les prédictions probabilistes relatives aux
résultats d’une expérience avec un système de particules doivent être les mêmes
que celles relatives aux expériences réalisées avec un système de leurs
antiparticules) Cette symétrie concerne les interactions gravitationnelle,
électromagnétique et forte. L’interaction faible viole la symétrie C.
La symétrie CP combine une symétrie de charge et une inversion des trois axes de coordonnées d’espace (Parité). Les résultats d’une expérience devraient être les mêmes lorsqu’on remplace les particules par leurs antiparticules et lorsqu’on inverse les trois axes. Elle est violée par l’interaction faible. La violation est impliquée par la présence de certains quarks dans les mésons, par exemple les quarks dits « beaux ». Cette violation est en outre démontrée, pour la première fois au CERN en 2025, pour les baryons, des hadrons composés de trois quarks.
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